La f ête de St Jean 27 Décembre 2015.
SERMON POUR LA FÊTE DE SAINT JEAN L'ÉVANGÉLISTE.
Sujet. Pierre, se retournant, vit venir après lui le
disciple que Jésus aimait, et qui pendant la cène s'était reposé sur son sein.
La plus glorieuse qualité de saint Jean a été d'être le
disciple bien-aimé de Jésus-Christ; et par son exemple il nous apprend comment
nous devons participer nous-mêmes à un avantage si précieux.
La faveur des grands a communément trois défauts
essentiels. Elle est injuste de la part du maître qui la donne, orgueilleuse et
fière dans la conduite de celui qui la possède, et odieuse à ceux qui n'y
parviennent pas. Mais la faveur spéciale dont Jésus-Christ a gratifié saint
Jean eut trois caractères tout opposés. Elle a été parfaitement juste dans le
choix que Jésus-Christ a fait de cet apôtre : première partie. Elle a été
solidement humble et bienfaisante dans la manière dont cet apôtre en a usé :
deuxième partie. Elle n'a rien eu d'odieux à l'égard des autres disciples,
auxquels cet apôtre semble avoir été préféré : troisième partie.
Il a été fidèle à Jésus-Christ dans la tentation. Les
autres apôtres abandonnèrent cet Homme-Dieu, mais saint Jean le suivit jusques
au Calvaire; et voilà pourquoi ce Dieu Sauveur lui confia sa mère. C'est ainsi
que nous mériterons la faveur de Jésus-Christ, soit par la pureté de l'âme et
du corps, soit par la constance dans les dégoûts et les désolations.
Comment parle-t-il de lui-même dans tout son Evangile?
sans se nommer jamais. C'est ce disciple, dit-il toujours, comme s'il parlait
d'un autre. S'il eût dit : C'est ce disciple qui aimait Jésus, il eût fait
connaître en cela son propre mérite; mais il dit : C'est ce disciple qui était
aimé île Jésus. Or, à être aimé, il n'y a ni louange ni mérite. Quand il s'est
nommé ailleurs, c'est pour s'appeler seulement notre frère : Jean, votre frère.
Si saint Jean est entré dans tous les secrets de
Jésus-Christ, c'a été pour nous les communiquer. C'est à lui que nous devons la
connaissance des personnes divines, et des plus profonds mystères de la religion.
Telle est la manière dont noua devons user nous-mêmes des faveurs et des grâces
du ciel. Soyons humbles en les recevant, et ne cherchons point à nous en
glorifier. Faisons-en part au prochain, et employons-les à son utilité. Par
exemple, sommes-nous riches, soulageons les pauvres.
Au lieu d'un martyre que les autres ont souffert, il en a
enduré trois : l'un au Calvaire, le second dans Rome, et le troisième dans son
exil.
Au Calvaire, et ce fut le martyre de son cœur. Que ne
souffrit-il pas en voyant expirer son Maître?
Dans Rome, et ce fut un martyre de sang. Quel supplice
d'être plongé peu à peu dans l'huile bouillante!
Dans son exil, où il mourut. C'est ainsi que Pieu aime
ses élus, et n'espérons pas qu'il nous aime autrement. Nous buvons tous le calice
des souffrances : mais combien le boivent en réprouvés, au lieu de le boire
comme les amis et les élus de Dieu?
Tel est, Chrétiens, en deux mots l'éloge du bienheureux
apôtre dont nous solennisons la mémoire en ce saint jour ; voilà ce qui nous le
doit rendre vénérable, ce qui nous doit inspirer pour lui et un profond
respect, et une tendre dévotion. C'est le disciple que Jésus aimait : caractère
qui le distingue, et qui lui donne entre tous les saints de la loi de grâce un
rang si élevé. Saint Jean fut appelé comme les autres à l'apostolat; il porta,
comme saint Jacques, le nom d'enfant du tonnerre. Ezéchiel nous le présente
comme l'aigle entre les évangélistes : son Apocalypse en a fait le premier et
le plus éclairé de tous les prophètes du Nouveau Testament ; il a souffert une
cruelle persécution pour Jésus-Christ, et mérité d'être mis au nombre de ses
plus zélés martyrs ; il tient dans le culte que nous lui rendons une place
honorable parmi les vierges; les Eglises d'Asie l'ont reconnu pour leur
patriarche et leur fondateur
Il n'est rien de plus rare dans le monde qu'un homme
humble et élevé, puissant et bienfaisant, modeste par rapport à lui-même et
charitable à l'égard des autres
Voyez, dit saint Augustin, avec quelle humilité il parle
de lui-même, ou plutôt, voyez avec quelle humilité il n'en parle pas. Jamais
(cette remarque est singulière), jamais, dans toute la suite de son Evangile,
s'est-il une fois nommé? jamais a-t-il marqué qu'il s'agît de lui, ni fait
connaître qu'il eût part à ce qu'il écrivait? Pourquoi ce silence? Les Pères
conviennent que ce fut un silence de modestie, et qu'il n'a voulu de la sorte
supprimer son nom que parce qu'il n'avait rien que d'avantageux et de grand à
écrire de sa personne. Si Jésus-Christ, comme Fils de Dieu, lui découvre les
plus hauts mystères de sa divinité, saint Jean se regarde comme inspiré et
suscité pour en instruire toute l'Eglise; si Jésus-Christ, comme Fils de
l'Homme, lui apparaît dans l'île de Pathmos, et se manifeste à lui par de
célestes visions, saint Jean, animé d'un zèle ardent, prend soin de les rendre
publiques, et veut, pour l'édification du peuple de Dieu, qu'on sache ce qu'il
a vu et ce qu'il a entendu dansées prodigieuses extases
Mes chers auditeurs, de la manière dont nous devons user
des faveurs et des grâces du ciel. Etre humbles en les recevant, et en faire le
sujet de notre charité après les avoir reçues. Prenez garde : être humbles en
recevant les faveurs de Dieu ; car si nous nous en prévalons, si nous nous en
savons gré, si, par de vains retours sur nous, elles nous inspirent une secrète
estime de nous-mêmes, dès là nous les corrompons, dès là nous en perdons le
fruit, dès là nous nous les rendons non-seulement inutiles, mais pernicieuses. Il
faut être bienfaisant et charitable, en communiquant aux autres les faveurs
qu'on a reçues de Dieu. Voulez-vous, Chrétiens, vous appliquer utilement cette
maxime? en voici le moyen facile, et maintenant plus nécessaire que jamais. Il
y en a dans cet auditoire que Dieu a libéralement pourvus des biens de la
terre, et en cela il les a favorisés; car les biens même temporels par rapport
à leur fin, qui est le salut, sont des faveurs et des grâces. Mais, du reste ,
qu'a prétendu Dieu en vous donnant ces biens temporels? n'a-t-il point eu d'autre
dessein que de vous distinguer, que de vous mettre à votre aise, que de vous
faire vivre dans l'abondance, pendant que les autres souffrent?
Et en effet, Chrétiens, saint Jean, qui fut le favori et
le bien-aimé du Fils de Dieu, est, à le bien prendre, celui de tous les apôtres
qui passa par de plus rudes épreuves. On demande s'il a été martyr; et moi je
soutiens qu'au lieu d'un martyre que les autres ont souffert, il en
a enduré trois : le premier au Calvaire, que j'appelle le
martyre de son cœur ; le second dans Rome, que nous pouvons regarder comme son
martyre véritable et réel ; et le troisième dans l'exil où il mourut. Que ne
souffrit-il pas, lorsqu'étant au pied de la croix, il vit expirer son maître,
couvert de malédictions et d'opprobres, lui qui brûlait de zèle pour cet
Homme-Dieu, lui qui en connaissait tout le mérite et toute la sainteté? L e
martyre du sang n'a pas manqué à saint Jean, non plus que celui du cœur;
l'Eglise, autorisée de la tradition, nous l'apprend bien, lorsqu'elle célèbre le
jour bienheureux où ce zélé disciple, combattant à Rome pour le nom de son
Dieu, souffrit devant la porte Latine : quel tourment, si nous en croyons
Tertullien et le récit qu'il nous en fait! un corps vivant plongé peu à peu
dans l'huile bouillante! cette seule idée ne vous saisit-elle pas d'horreur
Voilà comment saint Jean fut traité, et voilà quel fut
son partage
Le martyrologe Hiéronymien indique pour le 27 : Adsumptio
sancti Iohannis evangelistae apud Ephesum et ordination episcopatus sancti
Iacobi fratris Domini.
A Rome on fêtait dès le VIe siècle le 27 décembre comme natale
sancti Iohannis Evangelistae.
Le culte de St Jean fut introduit à Rome par le pape Hilaire
(461-468) qui s’était réfugié près de sa tombe lors du brigandage d’Éphèse en
449. Il fit construire un oratoire au Latran sous le patronage de St Jean, Liberatori
suo beato Iohanni Evangelistae Hilarius episcopus famulus Xti.
Le 27 décembre
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IIème classe (avant 1960 : double IIème classe avec
Octave simple)
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Jean eut l’honneur de naître du sang de David, dans la
famille même de la très pure Marie ; il fut donc parent de notre Seigneur,
selon la chair. Un tel honneur lui fut commun avec saint Jacques le Majeur, son
frère, fils de Zébédée comme lui ; avec saint Jacques le Mineur et saint
Jude, fils d’Alphée ; mais, dans la fleur de sa jeunesse, Jean laissa, non
seulement sa barque et ses filets, non seulement son père, mais sa fiancée, au
moment de célébrer de chastes noces. Il suivit le Christ et ne regarda pas en
arrière ; c’est pourquoi la tendresse particulière du cœur de Jésus lui
fut acquise ; et tandis que les autres étaient Disciples et Apôtres, il fut
l’Ami du Fils de Dieu. La raison de cette rare prédilection fut donc, ainsi que
le proclame l’Église, le sacrifice de virginité que Jean offrit à l’Homme-Dieu.
Or, il convient de relever ici, au jour de sa fête, les grâces et les
prérogatives qui ont découlé pour lui de l’heureux avantage de cette amitié
céleste.
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SÉQUENCE.
Jean, disciple vierge, tant aimé de Jésus !
C’est toi qui, par son amour, as laissé dans ta barque ton
père selon la chair ;
Toi qui, pour suivre le Messie, as dédaigné le cœur d’une
jeune épouse ;
Toi qui méritas de goûter les eaux sacrées qui jaillissent
du cœur de ce Messie ;
Toi qui, sur cette terre, as contemplé la gloire du Fils de
Dieu :
Cette gloire qu’il n’est donné de voir, et nous le croyons
ainsi, qu’aux seuls Saints dans la vie éternelle.
C’est toi que le Christ, sur sa croix triomphale, donna pour
gardien à sa Mère.
Vierge, tu reçus sous ta garde la Vierge ; et elle fut
commise à tes soins.
Captif dans un cachot, brisé par les fouets, tu t’es réjoui
de rendre témoignage au Christ.
C’est encore toi qui ressuscitas les morts, et qui, par le
nom de Jésus, as vaincu le poison.
A toi, le Père suprême révèle son Verbe caché, plus qu’aux
autres mortels.
Toi donc, par d’assidues prières, recommande-nous tous à
Dieu,
O Jean, cher au Christ ! Amen.
Disciple chéri de l’Enfant qui nous est né, combien votre
félicité est grande ! combien admirable est la récompense de votre amour
et de votre virginité ! En vous s’est accomplie la parole du Maître :
Heureux ceux dont le cœur est pur, car ils verront Dieu. Et non seulement vous
l’avez vu, ce Dieu-Homme, mais vous avez été son Ami, vous avez reposé sur son
cœur. Jean-Baptiste tremble d’étendre sa main pour plonger dans le Jourdain sa
tête divine ; Madeleine, assurée par lui-même d’un pardon immense comme
son amour, n’ose lever la tête, et s’arrête à ses pieds ; Thomas attend
son ordre pour oser mettre son doigt dans les cicatrices de ses plaies :
et vous, en présence de tout le Collège Apostolique, vous prenez auprès de lui la
place d’honneur, vous appuyez votre tête mortelle sur son sein. Et non
seulement vous jouissez de la vue et delà possession de ce Fils de Dieu dans la
chair ; mais, parce que votre cœur est pur, vous volez avec la rapidité de
l’aigle, et vous fixez d’un regard assuré le Soleil de Justice, au sein même de
cette lumière inaccessible qu’il habite éternellement avec le Père et
l’Esprit-Saint.
Tel est donc le prix de la fidélité que vous lui avez
montrée en conservant pour lui, pur de toute atteinte, le précieux trésor de la
chasteté. Souvenez-vous de nous, ô vous le favori du grand Roi !
Aujourd’hui, nous confessons la divinité de ce Verbe immortel que vous nous
avez fait connaître ; mais nous voudrions aussi approcher de lui, dans ces
jours où il se montre si accessible, si humble, si plein d’amour, sous les
livrées de l’enfance et de la pauvreté. Hélas ! nos péchés nous
retiennent ; notre cœur n’est pas pur, comme le vôtre ; nous avons
besoin d’un protecteur qui nous introduise à la crèche de notre Maître [12].
Pour jouir de ce bonheur, ô bien-aimé de l’Emmanuel, nous espérons en vous.
Vous nous avez dévoilé la divinité du Verbe dans le sein du Père ;
conduisez-nous en présence du Verbe fait chair. Que par vous nous puissions
entrer dans l’étable, nous arrêter auprès de la crèche, voir de nos yeux,
toucher de nos mains le doux fruit de la vie éternelle. Qu’il nous soit donné
de contempler les traits si pleins de charmes de Celui qui est notre Sauveur et
votre Ami, d’entendre les battements de ce cœur qui vous a aimé et qui nous
aime ; de ce cœur qui, sous vos yeux, fut ouvert parle fer delà lance, sur
la croix. Obtenez que nous demeurions près de ce berceau, que nous ayons part
aux faveurs du céleste Enfant, que nous imitions comme vous sa simplicité.
Enfin, ô vous qui êtes le fils et le gardien de Marie,
présentez-nous à votre Mère qui est aussi la nôtre. Qu’elle daigne, à votre
prière, nous communiquer quelque chose de cette tendresse avec laquelle elle
veille près du berceau de son divin Fils ; qu’elle voie en nous les frères
de ce Jésus que ses flancs ont porté, qu’elle nous associe à l’affection
maternelle qu’elle a ressentie pour vous, heureux dépositaire des secrets et des
affections de l’Homme-Dieu.
Nous vous recommandons aussi l’Église de Dieu, ô saint
Apôtre ! Vous l’avez plantée, vous l’avez arrosée, vous l’avez embaumée de
la céleste odeur de vos vertus, vous l’avez illuminée de vos divins
enseignements ; priez maintenant que toutes ces grâces qui sont venues par
vous, fructifient jusqu’au dernier jour ; que la foi brille d’un nouvel
éclat, que l’amour du Christ se ranime dans les cœurs, que les mœurs
chrétiennes s’épurent et refleurissent, et que le Sauveur des hommes, quand il
nous dit, par les paroles de votre Évangile : Vous n’êtes plus mes
serviteurs, mais mes amis, entende sortir de nos bouches et de nos cœurs une
réponse d’amour et de courage qui l’assure que nous le suivrons partout, comme
vous l’avez suivi.
La fête d’aujourd’hui ne célèbre pas en saint Jean le
martyre de l’apôtre, comme dans la plupart des autres Apôtres ; elle
chante le « disciple que Jésus aimait ». Et la tradition trouve le
motif de cette prédilection du Christ pour saint Jean dans sa virginité. Parce
qu’il était vierge, Jésus l’aima plus que les autres apôtres, lui confia sa
mère vierge, lui permit de se reposer sur son Cœur divin : et c’est là que
l’Évangéliste puisa cet amour et cette onction qui caractérisent ses écrits.
27décembre 2015.
Fête de Saint Jean, apôtre et évangéliste
Commentaire du jour
Le disciple qui a « pénétré le mystère de Dieu, où sont
cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance » (Col 2,2-3)
En proportion de la
grâce qui faisait que Jésus l'aimait et qui l'a fait reposer sur la poitrine de
Jésus à la Cène (Jn 13,23), Jean a reçu avec abondance [les dons de l'Esprit]
l'intelligence et la sagesse (Is 11,2) — l'intelligence pour comprendre les Écritures
; la sagesse pour rédiger ses propres livres avec un art admirable. A vrai
dire, il n'a pas reçu ce don dès le moment où il a reposé sur la poitrine du
Seigneur, même si par la suite il a pu puiser dans ce cœur « où sont cachés
tous les trésors de la sagesse et de la science » (Col 2,3). Lorsqu'il dit
qu'en entrant dans le tombeau « il vit et il crut », il reconnaît « qu'ils ne
connaissaient pas encore les Écritures, et qu'il fallait que Jésus ressuscite
d'entre les morts » (Jn 20,9). Comme les autres apôtres, Jean a reçu sa pleine
mesure lorsque l'Esprit Saint est venu [à la Pentecôte], lorsque la grâce a été
donnée à chacun « selon la mesure du don du Christ » (Ep 4,7)...
Le Seigneur Jésus a
aimé ce disciple plus que les autres..., et il lui a ouvert les secrets du
ciel...pour faire de lui l'écrivain du mystère profond dont l'homme ne peut
rien dire par lui-même : le mystère du Verbe, la Parole de Dieu, du Verbe qui
s'est fait chair. C'est le fruit de cet amour. Mais, même s'il l'aimait, ce n'est
pas à lui que Jésus a dit : « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon
Église » (Mt 16,18)... Tout en aimant tous ses disciples et surtout Pierre d'un
amour de l'esprit et de l'âme, notre Seigneur a aimé Jean d'un amour du cœur...
Dans l'ordre de l'apostolat, Simon Pierre a reçu la première place et « les
clés du Royaume des cieux » (Mt 16,19) ; Jean, lui, a obtenu un autre héritage
: l'esprit d'intelligence, « un trésor de joie et d'allégresse » (Si
15,6).
dimanche 27 décembre 2015
Fête de la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph
Premier livre de
Samuel 1,20-22.24-28.
Anne conçut et, le temps venu, elle enfanta un fils ; elle
lui donna le nom de Samuel (c’est-à-dire : Dieu exauce) car, disait-elle : « Je
l’ai demandé au Seigneur. »
Elcana, son mari, monta au sanctuaire avec toute sa famille
pour offrir au Seigneur le sacrifice annuel et s’acquitter du vœu pour la
naissance de l’enfant.
Mais Anne n’y monta pas. Elle dit à son mari : « Quand
l’enfant sera sevré, je l’emmènerai : il sera présenté au Seigneur, et il
restera là pour toujours. »
Lorsque Samuel fut sevré, Anne, sa mère, le conduisit à la
Maison du Seigneur, à Silo ; l’enfant était encore tout jeune. Anne avait pris
avec elle un taureau de trois ans, un sac de farine et une outre de vin.
On offrit le taureau en sacrifice, et on amena l’enfant au
prêtre Éli.
Anne lui dit alors : « Écoute-moi, mon seigneur, je t’en
prie ! Aussi vrai que tu es vivant, je suis cette femme qui se tenait ici près
de toi pour prier le Seigneur.
C’est pour obtenir cet enfant que je priais, et le Seigneur
me l’a donné en réponse à ma demande.
À mon tour je le donne au Seigneur pour qu’il en dispose. Il
demeurera à la disposition du Seigneur tous les jours de sa vie. » Alors ils se
prosternèrent devant le Seigneur.
Psaume 84(83),2-3.5-6.9-10.
De quel amour sont aimées tes demeures, Seigneur, Dieu de
l'univers !
Mon âme s'épuise à désirer les parvis du Seigneur ; mon cœur
et ma chair sont un cri vers le Dieu vivant !
Heureux les habitants de ta maison :
ils pourront te chanter encore !
Heureux les hommes dont tu es la force :
des chemins s'ouvrent dans leur cœur !
Seigneur, Dieu de l'univers, entends ma prière ; écoute,
Dieu de Jacob.
Dieu, vois notre bouclier, regarde le visage de ton messie.
Première lettre de saint Jean 3,1-2.21-24.
Bien-aimés, voyez quel grand amour nous a donné le Père pour
que nous soyons appelés enfants de Dieu – et nous le sommes. Voici pourquoi le
monde ne nous connaît pas : c’est qu’il n’a pas connu Dieu.
Bien-aimés, dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu,
mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté. Nous le savons : quand
cela sera manifesté, nous lui serons semblables car nous le verrons tel qu’il
est.
Bien-aimés, si notre cœur ne nous accuse pas, nous avons de
l’assurance devant Dieu.
Quoi que nous demandions à Dieu, nous le recevons de lui,
parce que nous gardons ses commandements, et que nous faisons ce qui est
agréable à ses yeux.
Or, voici son commandement : mettre notre foi dans le nom de
son Fils Jésus Christ, et nous aimer les uns les autres comme il nous l’a
commandé.
Celui qui garde ses commandements demeure en Dieu, et Dieu
en lui ; et voilà comment nous reconnaissons qu’il demeure en nous, puisqu’il
nous a donné part à son Esprit.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 2,41-52.
Chaque année, les parents de Jésus se rendaient à Jérusalem
pour la fête de la Pâque.
Quand il eut douze ans, ils montèrent en pèlerinage suivant
la coutume.
À la fin de la fête, comme ils s’en retournaient, le jeune
Jésus resta à Jérusalem à l’insu de ses parents.
Pensant qu’il était dans le convoi des pèlerins, ils firent
une journée de chemin avant de le chercher parmi leurs parents et
connaissances.
Ne le trouvant pas, ils retournèrent à Jérusalem, en
continuant à le chercher.
C’est au bout de trois jours qu’ils le trouvèrent dans le
Temple, assis au milieu des docteurs de la Loi : il les écoutait et leur posait
des questions,
et tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur son
intelligence et sur ses réponses.
En le voyant, ses parents furent frappés d’étonnement, et sa
mère lui dit : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme ton
père et moi, nous avons souffert en te cherchant ! »
Il leur dit : « Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ?
Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? »
Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait.
Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth, et il leur
était soumis. Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements.
Quant à Jésus, il grandissait en sagesse, en taille et en
grâce, devant Dieu et devant les hommes.
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